Volume 2, numéro 1, 2006

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Marina Casula

L’identité corse : une relation récursive entre identités et territoires vécus (p. 9–67)

Résumé :

À partir d’observations et d’entretiens sur le terrain ainsi que d’ouvrages scientifiques et romanesques, l’auteure brosse un portrait du fonds commun qui alimente les représentations de l’identité collective corse. Ce fonds se rapporte à la conception propre aux îliens et à la façon de vivre le territoire insulaire (l’îléité). Qu’est-ce qu’une île ? Comment agit-elle sur la vie des habitants, sur les rapports qu’ils entretiennent entre eux, puis avec l’Autre ? L’articulation des divers éléments qui constituent et définissent l’identité corse fait valoir la complexité du système (de l’île-système), à la fois ouvert à l’altérité et fermé sur soi. Cette complexité se traduit dans les relations entre les acteurs, entre les acteurs et leur territoire ou d’autres territoires, et entre les diverses appartenances qu’elles soient corses, françaises, italiennes et méditerranéennes.

Mots-clés : identié corse, Corse, territoire, identité.

Roger Gervais

La mondialisation : vers une compréhension duelle de l’homogénéisation et de la différenciation (p. 69–100)

Résumé :

Cette recherche consiste à éclairer une contradiction entre une théorie qui voudrait que les sociétés soient en voie d’homogénéisation et une autre qui voudrait que les sociétés soient en voie d’hétérogénéisation. Nous avons voulu contribuer à ce débat en utilisant le modèle de La circulation des biens, des idées et des personnes (Laflamme, 2000). Nous avons comparé deux régions différentes – la ville du Grand Sudbury, située dans le nord de l’Ontario, au Canada, et la ville de Toulouse, située dans la région administrative du Midi-Pyrénées, dans le Sud-Ouest de la France – à deux moments différents, soit en 1960 et en 2000, pour observer dans quel sens évolue la mondialisation et pour vérifier la pertinence des deux thèses. Les résultats de cette enquête exploratoire permettent de comprendre que les positions extrêmes ne saisissent pas la complexité des sociétés qui, elles, admettent la coexistence entre des phénomènes contradictoires.

Mots-clés : mondialisation, homogénéisation, différenciation.

Paul Jalbert

Analyse du rôle de l’intention dans les échanges dyadiques (p. 101–141)

Résumé :

L’humain, comme être relationnel, communique continuellement. Les théories de l’action suggèrent que l’acteur social est rationnel et, par corollaire, intentionné, essentiellement. Plus encore : la rationalité, la conscience, l’intérêt et l’intentionnalité composent un ensemble de concepts sur lequel s’appuient, en grande partie, les théories de l’action. Cet appareillage conceptuel conduit les tenants de ces théories à modéliser la communication de telle sorte que tout message devrait en être le témoignage, que, donc, il devrait être la manifestation d’une intention préalable. Si c’est le cas, en investissant un agent communicant d’une mission explicite, donc en le rendant intentionnel, on devrait observer que son propos est guidé par cette mission. Les résultats montrent une mouvance des échanges et une fluidité qui ne peut s’expliquer en fonction d’une intention. L’information circule entre les agents communicants de telle manière que ce qui est dit par l’un conditionne partiellement ce qui sera dit par l’autre ; on assiste alors à une dynamique qui réduit infiniment la probabilité d’un discours programmé par une intention.

Mots-clés : intention, échanges dyadiques.