Volume 6, numéro 1, 2010

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Matthieu LeBlanc

Le français, langue minoritaire, en milieu de travail : des représentations linguistiques à l’insécurité linguistique (p. 17–63)

Résumé :

Le présent article fait état de résultats partiels d’une étude ethnosociolinguistique menée dans un milieu de travail bilingue (anglais-français) au Nouveau-Brunswick. Nous nous penchons notamment sur les représentations qu’entretiennent les locuteurs de la langue minoritaire, les francophones, à l’égard de leur langue et de celle des autres, l’objectif étant de voir en quoi les représentations sont intimement liées aux pratiques langagières et, dans le cas à l’étude, à l’insécurité linguistique. Ces questions permettent de mieux comprendre ce que veut dire être « minoritaire » en milieu de travail et, surtout, pourquoi il importe de tenir compte de la dimension symbolique de la langue dans l’analyse des situations sociolinguistiques.

Mots-clés : représentations linguistiques, insécurité linguistique, bilinguisme, langue de travail, contact des langues, diglossie, minorités linguistiques, langues officielles, sociolinguistique, aménagement des langues.

Annie Pilote, Marie-Odile Magnan et Karine Vieux-Fort

Identité linguistique et poids des langues : une étude comparative entre des jeunes de milieu scolaire francophone au Nouveau-Brunswick et anglophone au Québec (p. 65–98)

Résumé :

Cet article porte sur la construction identitaire en milieu linguistique minoritaire au Canada. Partant d’une démarche qualitative comparative entre des jeunes d’un milieu scolaire francophone au Nouveau-Brunswick et anglophone au Québec, il examine les processus à travers lesquels les jeunes construisent leur identité linguistique, c’est-à-dire à travers une négociation entre leur définition subjective de Soi et des identités transmises par Autrui (en particulier la famille et l’école). Les résultats sont présentés à partir de configurations identitaires liées au type de familles dont sont issus les jeunes interrogés : endogames majoritaires, endogames minoritaires et exogames (français et anglais). L’analyse démontre que si l’identification « bilingue » est présente chez les deux groupes de jeunes étudiés, les enjeux qui s’y rattachent varient en fonction du poids relatif de l’anglais et du français dans l’environnement nord-américain.

Mots-clés : minorités linguistiques, identité linguistique, construction identitaire, processus de socialisation, méthode qualitative, Québec, Nouveau-Brunswick.

Carol Jean Léonard

Patrimoine toponymique des minorités culturelles, lieu de complexités : le cas de la Fransaskoisie (p. 99–124)

Résumé :

Le présent article examine successivement deux grandes questions que pose la toponymie en tant que référentiel identitaire. Dans un premier temps, et après avoir évoqué l’évolution récente de la toponymie qui en a établi les fondements en tant que science transdisciplinaire autonome, nous identifions les apories identificatoires auxquelles se heurte toute tentative d’inventaire exhaustif d’une toponymie s’appuyant sur la langue et sur la culture en situation multilingue et de partage d’un territoire. Nous dressons une typologie des entraves qui gênent l’identification des noms géographiques en relation avec une culture cible. Enfin, nous illustrons comment toute tentative en vue de dresser la nomenclature exhaustive d’un patrimoine toponymique culturel identitaire conduit à dénouer l’écheveau d’un capital hétérogène marqué du sceau de l’interculturalité. Aux fins d’illustration, nous prenons à témoin les obstacles rencontrés lors de l’inventaire des 2 500 toponymes d’origine et d’influence françaises identifiés en Saskatchewan, province sise au centre du Canada. Ces toponymes serviront également d’exemples.

Mots-clés : miminorité francophone, toponymie, interpénétration culturelle, patrimoine culturel, contacts linguistiques.

Cécile Sabatier

Plurilinguismes, représentations et identités : des pratiques des locuteurs aux définitions des linguistes (p. 125–161)

Résumé :

La présente contribution propose de dégager les discours et les représentations que des adolescents plurilingues tiennent sur leur vécu sociolinguistique, sur le développement de leur plurilinguisme et sur les identités (individuelles, collectives, linguistiques et culturelles) qu’ils développent en contextes. À partir d’entretiens individuels socio-biographiques réalisés auprès de 11 jeunes français-maghrébins, l’auteur s’attache à décrypter les représentations des langues et les stratégies identitaires mobilisées dans des contextes de contacts de langues pour mettre à jour la construction et le développement des plurilinguismes individuels au regard 1) des modalités d’acquisition et de transmission des langues, 2) des répertoires verbaux déclarés et de la pluralité des identités que les sujets revendiquent pour 3) s’interroger sur la manière de caractériser les situations complexes de contact.

Mots-clés : plurilinguisme, représentations, identités, réseau social, contacts de langues, adolescents.

Elisabeth Labrie

Entre lieux et mémoire. L’inscription de la francophonie canadienne dans la durée, Anne Gilbert, Michel Bock et Joseph Yvon Thériault (dir.), Ottawa, Les Presses de l’Université d’Ottawa, 2009, 367 p. (p. 163-166)

François Boudreau

Le suicide chez les jeunes Autochtones et l’effondrement de la continuité personnelle et culturelle, Michael J. Chandler, Christopher E. Lalonde, Bryan W. Sokol et Darcy Hallett, traduit de l’anglais par Caroline Malhame et Léonard R. Martin, Québec, Presses de l’Université Laval,  2010 [2003], 210 p. (p. 167-172)