Appels à contributions

Sur le thème « Renouveler les méthodes d’entretien pour libérer la parole de l’enquêté »

Comme d’autres chercheurs ou chercheuses en sciences humaines et sociales, dans nos travaux menés sur les plantations forestières, nous nous sommes retrouvés confrontés aux écueils déjà bien connus des entretiens. En l’occurrence, même lorsque ceux-ci sont semi-dirigés et associés à des observations, ils ne permettent pas – sinon difficilement – d’appréhender, dans toute sa profondeur, le regard porté par l’enquêté sur l’objet de nos recherches et le ressenti associé que l’on voudrait tant décrypter. Nous avons souhaité dépasser ces limites, dans le cadre du projet Plantaclim (1), en nous tournant vers des méthodes que l’on pourrait qualifier de plus innovantes, comparées aux entretiens classiques, même si certaines sont désormais utilisées de longue date, ce qui autorise une distance critique. La réflexion sur ces méthodes a été poursuivie dans le cadre d’un séminaire qui s’est tenu à Tours, en juin 2023, intitulé « Méthodes d’enquêtes qualitatives en sciences humaines et sociales : approche réflexive. Libérer la parole habitante » (2). Confortés par le succès alors rencontré, nous avons souhaité concrétiser les réflexions émises, en lançant cet appel à contributions dans l’objectif d’y consacrer un numéro thématique dans la revue Nouvelles perspectives en sciences sociales (NPSS).

Parmi les méthodes dites plus innovantes que nous ciblons figurent des méthodes collectives, telles que les entretiens de groupes (3), les focus groups ou groupes de discussion, la cartographie participative (4) ou, plus originaux encore, les « apéro-drones » (5). D’autres sont des méthodes individuelles, concernant un enquêté à la fois : méthode go-along (6), photo elicitation interview (7), drawing et vidéo-élicitations (8) ou méthodes sensibles du co-design (9). Certains chercheurs prennent le parti de combiner différentes méthodes ou outils : parcours commentés et photographies (10), « baluchons multisensoriels » (11), etc. Ces méthodes se fondent parfois sur des supports techniques (système d’information géographique, drone par exemple), quand d’autres relèvent davantage de l’« artisanat du chercheur », du « bricolage méthodologique ».

Dans quel cas utiliser l’une ou l’autre de ces méthodes ? Quel est l’avantage de les coupler ? Nous attendons des auteurs et autrices qu’ils/elles nous livrent des retours d’expérience, en portant un regard critique sur les méthodes qu’ils/elles mobilisent, celles mentionnées ou d’autres encore – la liste communiquée n’est pas exhaustive. L’appel s’adresse à tous les chercheurs et toutes les chercheuses qui ont recours aux entretiens dans le cadre de leurs recherches, relevant des sciences humaines et sociales et au-delà ; on pense par exemple aussi aux chercheurs en littérature qui peuvent mener des entretiens pour questionner la réception d’une œuvre. La multidisciplinarité importe car notre objectif est de confronter les points de vue de chercheurs de différentes disciplines : y a-t-il véritablement convergence des méthodes et des problématiques qu’elles posent, comme nous avions pu le noter lors du séminaire que nous avons organisé ?

Cet appel à articles propose six axes de réflexion, pour interroger les méthodes d’entretien et leur renouvellement visant à libérer la parole des enquêtés :

1/ Les méthodes classiques : des limites et des apports ? Nous partons du constat que, dans certains contextes, les méthodes d’entretien classiques n’apparaissent pas suffisamment efficaces pour épuiser certains objets de recherche. Pour autant, ces méthodes pourront être questionnées, afin d’en montrer les apports et limites, faire état des problématiques qu’elles posent et qui amènent à les adopter ou à les délaisser.

2/ Les méthodes dites plus innovantes, des méthodes plus chronophages : quelles possibilités de montée en généricité ? Concernant les méthodes dites plus innovantes, elles ne sont pas non plus sans limite. En l’occurrence, elles sont souvent plus chronophages, notamment sur le plan de l’analyse qui est alors plutôt qualitative. Chacune pose un certain nombre de difficultés. Comment les lever ? En l’occurrence, pour les entretiens conduits en groupes, peut-on extraire du collectif le regard individuel, subjectif et, si oui, comment ? Ces méthodes sont chronophages dans la phase de traitement mais aussi dans celle de la mise en œuvre et elles ne concernent dès lors souvent qu’un faible nombre d’enquêtés. Comment mobiliser ces derniers ? L’échantillon est restreint mais ne risque-t-il pas, de plus, d’être biaisé, en n’intégrant que les plus volontaires ? Comment dès lors, au regard de la faiblesse de l’échantillon, monter en généricité ? Le peut-on et le doit- on dans la mesure où ce qui importe peut être l’originalité du point de vue, l’individualité plus que le général, voire l’enquêté-type ? Si montée en généricité il y a, peut-elle passer par la reproductibilité ? Est-elle possible, souhaitable, dans la mesure où ces entretiens laissent souvent une plus grande place à la spontanéité ?

Les articles comparant plusieurs méthodes – classiques et/ou plus innovantes –, appliquées sur une même question de recherche, seront particulièrement appréciés.

3/ Au-delà de la réponse attendue ou « politiquement correcte » : comment procéder ? Les enquêtés ont parfois tendance à vouloir donner la « bonne réponse », celle qu’ils pensent être attendue par l’enquêteur. Ainsi, s’intéressant aux pratiques et au ressenti des usagers des espaces verts urbains, à partir de questionnaires et d’observations (12), Nathalie Long et Brice Tonini (2012) (13) notaient-ils que « malgré des précautions prises, la tendance aux réponses « politiquement correctes » transparaît à travers plusieurs réponses ». Par exemple, la nature en ville – et plus largement la nature dans sa globalité – bénéficie en effet d’une image désormais fort positive au sein de la société qui oriente indéniablement les réponses des enquêtés, pensant qu’ils doivent donner la réponse attendue, alors même que d’autres témoignages attestent de disservices associés à cette nature. Comment dépasser ces limites, qui peuvent valoir pour les entretiens classiques mais peut-être aussi pour les entretiens plus originaux ? Dans un autre registre, Elodie Dupuit (2020) (14) témoignait de la difficulté de répondre de l’un de ses enquêtés, anxieux précisément à l’idée de ne pas donner cette « bonne » réponse. Elle associait cette difficulté à un « sentiment d’illégitimité », malgré des efforts pour « mettre à l’aise l’interlocuteur » ; l’enjeu est donc là : la mise en confiance.

4/ Quels sont les leviers les plus efficaces pour libérer la parole de l’enquêté ? Cette mise en confiance s’impose aussi pour aller au-delà et faire en sorte que l’enquêté se dévoile, que sa parole se libère. Pour l’obtenir, faut-il en passer par les méthodes dites plus innovantes ? N’est-elle pas envisageable aussi dans le cadre d’entretiens classiques ? Si oui, comment procéder ? Dans le cadre des méthodes plus innovantes, cela passe souvent par le fait de rendre l’enquêté plus actif et, ainsi, d’en changer le positionnement, en le plaçant en position de sachant : cela aboutit à une plus grande mise en confiance de l’enquêté, dès lors plus disposé à se livrer, à dévoiler ses ressentis dans toute leur complexité. Ce changement de positionnement est permis par le fait que la relation est ainsi triangulaire, grâce au recours par exemple à un support (photographie, carte, etc.) qui s’insère entre l’enquêté et l’enquêteur et dévie l’attention du premier, qui ne se focalise alors plus sur le second. Mais est-ce suffisant et quel support mobiliser ? Dans le cadre des méthodes plus originales, ce support est souvent construit par les enquêtés mais n’est-il pas alors qu’un moyen, au lieu d’être une fin ? Par ailleurs, est-ce vraiment nécessaire de passer par ce subterfuge ? N’y a-t-il pas d’autres méthodes, d’autres moyens ?

5/ D’autres biais : des effets du contexte ? La mise en confiance de l’enquêté est nécessaire mais elle n’est pas la seule limite associée à la parole de l’enquêté. Celle-ci peut se révéler variable, selon les circonstances, qui peuvent être choisies ou non par l’enquêteur. Par exemple, interroger un habitant in situ n’est pas la même chose que de l’interroger à son domicile ou ailleurs, ex situ. La question se pose particulièrement lorsque l’on s’intéresse aux représentations associées aux paysages et/ou aux entités qui les composent. Ainsi, Pascal Papillon et Rodolphe Dodier (2011)15 soulignaient-ils : « une personne ne dit pas la même chose d’une forêt quand elle est à son domicile ou dans l’espace considéré ». Se pose là la question du lieu et plus largement des conditions les plus propices pour l’enquête, à moins qu’il faille plutôt les multiplier pour approcher la réalité multidimensionnelle des regards et sentiments portés par l’enquêté sur l’objet étudié. Au-delà, quel est l’impact des circonstances sur le contenu de l’entretien ? Quel rapport s’exerce entre texte, prétexte et contexte ? Lorsque l’entretien est mené ex situ et/ou sans que l’objet de l’étude soit en présence, comment évoquer ce dernier sans influencer la réponse ? Le recours aux photographies peut être un palliatif mais elles peuvent amener un biais, si elles émanent d’un choix du chercheur/de la chercheuse.

6/ Approche réflexive : rôle(s) et place(s) du chercheur/de la chercheuse. Lorsque la relation devient triangulaire, grâce au support mobilisé par exemple, permet-elle de faire oublier le chercheur/la chercheuse et, par-là même, d’aller véritablement vers un processus de co-construction ? Le chercheur/la chercheuse perd-il/elle dès lors complètement le pouvoir ou seulement de manière illusoire, en le conservant par les choix qu’il/elle opère (dans le traitement mais aussi la mise en œuvre de la méthode) ? Comment s’opère le choix de la méthode et des outils ? Est-ce fonction de l’efficacité de ceux-ci ? Est-ce au regard de l’objet de recherche, de la thématique ? N’est-ce pas plutôt fonction d’abord de préférences personnelles du chercheur/de la chercheuse, d’une plus grande affinité avec tel outil plutôt que tel autre ? Quelles relations se nouent entre le chercheur/la chercheuse et la méthode/la technique mobilisée ? Quelle est l’influence des choix méthodologiques sur les résultats ? Par ailleurs, jusqu’où le chercheur/la chercheuse peut-il/elle aller dans sa quête de précisions sur les regards et sentiments des enquêtés ? Ne risque-t-il/elle pas parfois de frôler la manipulation ? Qu’en est-il notamment en psychologie sociale ? Sans même aller jusqu’à la manipulation, par la conservation d’un pouvoir, n’influence-il/elle pas, d’une manière ou d’une autre, les réponses ? Comment le chercheur/la chercheuse peut-il/elle s’en prémunir ?

Consignes aux auteur(e)s

Les auteur(e)s intéressé(e)s par la thématique annonceront dans un premier temps leur projet à Amélie Robert et Félix Lefebvre, coordinateurs du numéro, aux adresses suivantes : amelie.robert@u-picardie.fr et felixlefebvre1988@gmail.com, en mettant Denis Martouzet en copie (dmartouzet@laurentian.ca).

Les articles seront ensuite expédiés aux mêmes adresses, au plus tard le 15 mars 2024. Ceux qui traverseront avec succès le processus d’évaluation par les pairs seront publiés en novembre 2024, dans le volume 20, numéro 1 de la revue Nouvelles perspectives en sciences sociales.

Les articles proposés devront respecter les normes éditoriales de la revue, disponibles à l’adresse http://npssrevue.ca/guide/ (rubrique « Guide des auteurs » : voir « Consignes générales » et « Bibliographie et notes »).

La revue accepte les textes de 6 000 à 15 000 mots environ, incluant la bibliographie, le résumé, les annexes et les notes de bas de page.

Calendrier

  • Publication de l’appel à contributions : novembre 2023
  • Date limite d’envoi des articles : 15 mars 2024
  • Parution du numéro : novembre 2024

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(1) Projet financé par la région Centre-Val de Loire (2021-2024), porté par l’UMR CITERES (Amélie Robert et Sylvie Servain), visant – selon son intitulé – à « Maximiser les services des (re)plantations forestières dans le contexte du changement climatique ».
(2) Programme et présentation : https://plantaclim.univ-tours.fr/wp-content/uploads/2023/05/Seminaire-Methodes- Quali-SHS_8juin_Programme.pdf ; Captations vidéo des interventions : https://www.canal-u.tv/chaines/citeres- umr-7324/methodes-d-enquetes-qualitatives-en-sciences-humaines-et-sociales-approche
(3) Colette Baribeau, « Analyse des données des entretiens de groupe », Recherches qualitatives, vol 28 (1), 2009,p. 133-148.
Colette Baribeau, « L’entretien de groupe : considérations théoriques et méthodologiques », Recherches qualitatives, vol 29 (1), 2010, p. 28-49.
(4) Félix Lefebvre, Emmanuel Bonnet et Florence Boyer, « Une méthode de cartographie participative des pratiques et représentations urbaines à Ouagadougou (Burkina Faso) », EchoGéo, n° 40 | 2017, 2017, http://journals.openedition.org/echogeo/14978.
(5) Romeo Carabelli, Mathieu Gigot et Georges-Henry Laffont, Vers un sens commun pour le patrimoine de proximité. Communautés et actions territorialisantes, Mission Val de Loire, 2022, 187 p.
(6) Julie Bergeron, Sylvain Paquette et Philippe Poullaouec-Gonidec, “Uncovering landscape values and micro- geographies of meaning with the go-along method”, Landscape and Urban Planning, n° 122, 2014, p. 108-121, https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0169204613002235.
(7) Eva Bigando, « De l’usage de la photo elicitation interview pour appréhender les paysages du quotidien : retour sur une méthode productrice d’une réflexivité habitante », Cybergeo, Politique, Culture, Représentations, document 645, 2013, http://journals.openedition.org/cybergeo/25919.
(8) Marie-Julie Catoir-Brisson et Laura Jankeviciute, « Entretien et méthodes visuelles : une démarche de recherche créative en sciences de l’information et de la communication », Sciences de la société, n° 92 | 2014, 2014, http://journals.openedition.org/sds/1130.
(9) Marie-Julie Catoir-Brisson, « La matérialité de la communication dans les approches de co-design : quelles contributions à la transformation dans les organisations ? », Approches Théoriques en Information- Communication (ATIC), n° 4, 2022, p. 29-51, https://www.cairn.info/revue-approches-theoriques-en-information- communication-2022-1-page-29.htm.
(10) Sofia Guevara, De l’instabilité de la notion du risque en milieu urbain. Habitants et gestionnaires face aux inondations à Barrio Luján et la Carpio (San José, Costa Rica), thèse de doctorat en aménagement de l’espace et urbanisme, Université Paris-Est Créteil, 2020.
Anne Griffond-Boitier, Sophie Mariani-Rousset et Florian Litot, « Un outil pour saisir les représentations sociocognitives de l’espace végétal en ville », Cybergeo, Politique, Culture, Représentations, document 999, 2021, http://journals.openedition.org/cybergeo/37842.
(11) Théa Manola, « Rapports multisensoriels des habitants à leurs territoires de vie. Retours critiques sur une démarche méthodologique », Norois, n° 227 | 2013, 2013, http://journals.openedition.org/norois/4649.
(12) Le choix méthodologique est ainsi justifié par les auteurs : « ces méthodes restent assez rapides à mettre en œuvre et demandent moins d’interaction entre les usagers et l’enquêteur que si des entretiens semi-directifs ou d’autres techniques de recueil d’information auprès d’une population avaient été mis en œuvre ».
(13) Nathalie Long et Brice Tonini, « Les espaces verts urbains : étude exploratoire des pratiques et du ressenti des usagers », VertigO, vol 12, n° 2 | septembre 2012, 2012, http://journals.openedition.org/vertigo/12931.
(14) Dupuit E., Quand le périurbain est militant : l’engagement associatif local en faveur de l’environnement, thèse de doctorat en géographie, Université de Lyon, 2020, 327 p.
(15) Pascal Papillon et Rodolphe Dodier, « Les forêts périurbaines : des usages récréatifs à l’espace prophylactique », Revue de Géographie Alpine, n° 99-3, 2011.

La relation et les services sociaux

Les services sociaux, comme les services de santé physique et mentale, de toxicomanie, de bien-être social, comme les programmes d’emploi, les services pour immigrants et réfugiés, le système scolaire, l’allocation familiale, l’assurance emploi ou la sécurité de la vieillesse ne sont que quelques exemples de ce qui est disponible au Canada. Alors que ces services profitent souvent à leurs usagers ainsi qu’ils apportent des contributions importantes sur le plan sociétal, l’encadrement théorique traditionnel n’est pas suffisant pour expliquer le rapport entre les services sociaux et ce qu’ils accomplissent. Ainsi les enjeux et les questions qu’ils soulèvent doivent être analysés dans une nouvelle perspective.

Sur le plan micrologique, les bénéfices des services sociaux peuvent être perçus directement par l’observation. Que l’espérance de vie soit plus élevée pour les personnes qui vivent dans des nations où les services sociaux sont plus développés, cela n’est pas questionnable (1). De même, il est manifeste que, dans les pays où on trouve des systèmes développés de services sociaux, l’accès à ces services est plus équitable qu’ailleurs. En témoignent, dans l’actualité, l’accès aux services médicaux pour les individus transsexuels ou, semblablement, l’accès aux services médicaux chez les sans-abris. Dans ces exemples, le rapport entre l’individu et les services ne peut pas être compris uniquement dans un encadrement actionnaliste puisque se pose forcément la question de l’équité. Ces exemples doivent être compris dans un encadrement qui permette de prendre en compte la dynamique entre les individus et le système dans lequel ils agissent.

Sur le plan macrologique, le rôle des services sociaux dans les questions de justice sociale, d’équité ou de développement communautaire ne peut pas être nié. Les débats qu’on observe en Alberta, au Canada, qui se rapportent à la question des transsexuels dans les sports, ou les débats nationaux sur les causes du sans-abrisme au Canada sont nécessairement liés au thème des services sociaux. Comment peut-il y avoir un débat sur le sans-abrisme en l’absence d’un système de services sociaux destiné aux sans-abris ? On ne peut pas, par ailleurs, rendre compte de la création d’un système de services sociaux simplement en invoquant les principes d’individualités utilitaristes : rationnelles et égoïstement intéressées.

Donc l’existence de services sociaux et l’effet de ces services, tant sur le plan individuel que sur le plan sociétal, ne peuvent pas être expliqués par les théories actionnalistes traditionnelles de la sociologie. Comment expliquer le lien entre les services sociaux et la justice sociale à partir d’une perspective d’un acteur uniquement rationnel ? Ou comment expliquer le rapport entre les services sociaux et l’équité dans une société avec un modèle théorique qui nécessite un acteur nécessairement intentionné ?

Les personnes qui contribueront à ce numéro répondront à des questions comme celles-ci :

  • Comment rendre compte de l’existence des services sociaux et comment l’expliquer ?
  • Quels rapports les sociétés entretiennent-elles avec leurs services sociaux ?
  • Comment expliquer la dynamique des usagers des services sociaux et de l’offre de services ?
  • Dans quelle mesure une modélisation utilitariste est utile pour comprendre adéquatement l’existence des services sociaux et du travail social ?
  • Comment l’invocation d’un acteur purement rationnel et intéressé permet d’appréhender la réalité des services sociaux ?
  • Qu’est-ce qui rend nécessaire l’offre de services sociaux ?
  • Comment l’individualisme méthodologique peut expliquer le caractère sociétal des services sociaux ?
  • Comment le principe de la distinction de classe est à même de rendre compte du principe d’équité qui préside à l’offre de services sociaux ?

Les contributions théoriques qui constitueront des réponses à ces questions prendront appui sur ce qui, socialement, rend probable la présence de services sociaux : la maladie, la pauvreté, le sans-abrisme, le transsexualisme, le sexisme, le racisme, etc.

Malgré cela, les soumissions ne doivent pas se limiter à des contributions théoriques. Les soumissions peuvent être de nature empirique et peuvent avoir été développées dans le cadre de diverses disciplines ou dans des perspectives interdisciplinaires.

Soumission des articles

Les auteur(e)s intéressé(e)s par cette problématique annonceront leur projet à Paul Jalbert à Simon Laflamme, coordonnateurs du projet, aux adresses suivantes : pa_jalbert@laurentienne.ca et slaflamme@laurentienne.ca en mettant Denis Martouzet en copie (dmartouzet@laurentian.ca). Les articles seront expédiés aux mêmes adresses au plus tard le 30 novembre 2024. Les articles qui traverseront avec succès le processus d’évaluation par les pairs seront publiés dans le volume 20, numéro 2.

Consignes aux auteur(e)s

Les articles proposés devront respecter les normes éditoriales de la revue, disponibles à l’adresse http://npssrevue.ca/guide/ (rubrique « Guide des auteurs » voir « Consignes générales » et « Bibliographie et notes »).

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(1) Sara Galvani-Townsend, Isabel Martinez et Abhishek Pandey, « Is Life Expectancy Higher in Countries and Territories with Publicly funded Health Care? Global Analysis of Health Care Access and Social Determinants of Health », Journal of Global Health, vol. 12, 2022, DOI: 10.7189/jogh.12.04091.